*
C'est au Festival Off d'Avignon que, depuis plus de 35 ans,
je
crée tous mes spectacles avant de partir les jouer dans le monde entier.
*
Le
FESTIVAL d'AVIGNON est le lieu magique où le comédien voit
enfin le spectateur au fond des yeux puisqu'il le croise à l'aube
Place de l'Horloge, qu'il le revoit sous le soleil de midi aux Halles
pendant qu'il colle ses affiches et prend un café avec lui à
la fraîche, rue des Teinturiers en distribuant ses tracts
Où ailleurs que dans ce Festival peut-on entendre du Jean Giono
à 11 heures du matin ? et rêver avec Khalil Gibran au crépuscule
? Moments inoubliables où le Théâtre et la Cité
ne font plus qu'Un.
Ce Festival est un lieu d'humilité pour le comédien qui
doit défendre son spectacle au milieu de 1500 autres ! C'est
une leçon de rigueur car dans chaque théâtre les spectacles
se succèdent à une vitesse vertigineuse. Ce Festival réclame
un esprit de fraternité entre les troupes afin qu'au-delà
de toutes nos différences, le Théâtre sorte chaque
fois grandi de cette parenthèse estivale vouée au rêve
éveillé.
Le souffle de Jean Vilar continue à animer ces centaines de compagnies
qui viennent là présenter leur travail. Au Festival de Vichy,
en 1969, Jean Vilar remettait à la jeune comédienne que
j'étais, l'Oscar de la Création. Je n'ai jamais oublié
ce bel encouragement
Le Festival d'Avignon est l'endroit idéal pour
défendre des idées, partager des émotons, défricher
des textes (dans des salles allant de 40 à 300 places ). C'est
un laboratoire de frissons et de rêves. Chaque année, des
tentatives existent pour le faire partager à ceux qui n'ont pas
eu le bonheur de s'y rendre mais chaque année il faut se rendre
à l'évidence : le Festival d'Avignon ne se raconte pas,
il se vit !
A celui qui aime le théâtre, je dis :
Alors,
allez au Festival d'Avignon !
A celui qui croit ne pas aimer le théâtre, je dis :
Alors,
allez au Festival d'Avignon !
Ce Festival se contracte comme un virus
dont il faut espérer ne
jamais guérir .